Est-ce Esculape qui court devant nous, et qu'il faut gagner au marathon pour obtenir de lui ses secrets de guérisseur et de thérapeute ?
Il y a foule au portillon qui donne accès au stade ; chacun s'imagine que sur chacun des podiums, 1,2,3, il y aura un Bouddha vivant. Que cherchez-vous, un geste qui sauve ou une gesticulation ? Derrière tous discours, l'idée, et derrière la personne qui le prononce, cette même idée est une source de savoir, non de compromis et de conflit. Les gens,tous les gens, sont médiums à leurs heures, car ils capitalisent l'information, under et overground. Permettre à quelqu'un d'enseigner, comme un fruit mûr d'une sève accumulée il y a longtemps, c'est lui permettre de s'accroître, de s'épanouir. Contrairement aux idées reçues, la timidité, la susceptibilité, ne sont pas des valeurs sûres : l'être maladif s'étiole et ruine l'environnement. Cantonné à une vision du réel, ou du sur réel, ou de l'irréel, il est comme un arbre qui demande un tuteur, et est incapable d'installer un voyageur à son ombre. A son pied, la sève ne circule pas. Quelqu'un voudra-t-il le brancher ? C'est certain, l'être humain attends que d'autres pour lui fassent ce qu'il n'ose entreprendre, et leur voue ensuite la vénération qu'à pour son Maître un élève . Est-ce l'église catholique,musulmane,juive ou bouddhiste, est-ce le canon socialiste, impérial ou capitaliste, sont-ce les grands explorateurs et les grands chefs d'État que l'on voue au supplice après les avoir révérés ? Eux n'y sont pour rien pourtant : simples canaux d'une force qui cherchait à s'exprimer, d'une parole qui cherchait à être dite, et qu'eux, le petit nombre parmi la multitude, ont accepté d'accueillir en leur sein. Cantonné à sa vision de l'égo, l'être humain ne permet pas au paysan, non plus qu'à l'éboueur, d'intervenir en lui : il reste paysan . Et de ce qui du jardin voisin dépasse, il l'ignore, et ce qui le dépasse, il le défonce. Tel est le crible actif-réactif, qui met en jeu la susceptibilité/convoitise du pouvoir. Que l'usager permette à l'usuel d'être transformé, d'être l'irrationnel, l'irruption de l'intuition d'une transformation, et rend la vie à ce que jusque là il considérait comme mort : les objets, les vies animales et humaines, les intuitions spirituelles, les interactions organiques et les irruptions biologiques, les instants hors du temps. C'est peut être cela l'Amour, que de donner la parole à celui ou celle qui longtemps s'est tenu dans le silence, distillant une sagesse et une patience secrète. Le fait d'ouvrir les portes aux modes non-verbaux de la communication englobe dans une ronde harmonieuse la vie et la mort, redonne à l'Amour ( bien-être ) de l'énergie, sa complétude, sa finition inconcevable ...
Texte extrait (page 62) de mon essai La nouvel Ere ou la Porte du Temps
Richard Sadok et Paul Eric Pierre Lafay