Ici et maintenant, et il n'y a pas d'autre alternative.
La réalité, c'est vous, ce que vous faîtes et ce qui vous entoure. Philosophie, histoire, information et culture ne peuvent agrandir votre champ de conscience, que dans la mesure où vous les rapportez au champ de votre expérience, qui se situe : ici et maintenant.
Notre propre histoire personnelle a la même vacuité que toutes les histoires inscrites dans les livres ; elle n'a de pouvoir qu'appliquée à la perception de ce qui est imprévisible, à savoir, la perception de l'instant présent. Cette bulle qu'est notre histoire personnelle ne trouvera d'air pour la soutenir que dans une histoire qui nous est inconnue, que par un vécu qui est celui d'autrui. Autrui nous provoque à comprendre, et autrui nous provoquera à réagir. Nous pouvons être muet et sourd, et aveugle, et ainsi fortifier notre carapace, et penser à autrui du futur, et autrui du passé. Mais autrui est autre, autre en tout cas que nous l'imaginons. Autrui nous diminue à chaque seconde d'une illusion que nous portions en lui, si nous voulons bien le regarder ; il nous enrichira et vous l'enrichirez d'une unité de compréhension.
La pensée s'oppose de toutes ses forces à cette ouverture au présent, la pensée peut permettre d'édifier des niveaux symboliques ou analogiques dans la réalité et d'accéder ainsi à une perception intensifiée, mais lorsque la réalité s'ouvre à nous, la pensée a disparu. Aujourd'hui, en ce moment présent, là est l'instant de silence, et sans cesse renouvelé . Il y a cette prise de courant électrique qu'on appelle le " présent ", et qui donne son énergie à celui qui se branche sur la Vie.
Ailleurs que dans la pensée, ailleurs que dans les projets, les computations et les classifications, la poésie joue, et est : participation au flux vital dans son animation des êtres et formes. Le sentiment d'union exprime la Connaissance, et la Reconnaissance. Le moment présent est seule reconnaissance que nous ayons de notre existence. Plus qu'à comprendre, le présent est à aimer. Parler du présent engendre en général une incompréhension ; l'on ne peut parler de ce qui change sans cesse. Il est certes plus facile de parler de sa façon de voir la Vie, que de la vivre quand il n'y a pas cette prise branchée sur la Vie.Il y a dans le présent fréquemment une utilité de nous-mêmes à saisir, comme acteurs-spectateurs, et que nous laissons perdre, parce que nous étions occupés avec nous-mêmes, avec des mots...
Texte extrait (page 46) de mon essai La nouvel Ere ou la Porte du Temps
Texte extrait (page 46) de mon essai La nouvel Ere ou la Porte du Temps
Richard Sadok et Paul Eric Pierre Lafay