Libre circulation énergétique

L'argent est l'énergie universelle cristallisée en liasses dans de petits compartiments par des caissiers et des banquiers.
Ce substrat est-il autre qu'un symbole ? L'énergie doit-elle être banalisée au point d'être non reconnaissable
( quand à son origine et son identité ) sur le plan matériel seulement ?
Cette philosophie des banques, du progrès monnayable pour d'heureux élus, traduit une incapacité à être et à créer. l'argent n'a pas toujours existé, le mode visible de l'aliénation signe le filigrane d'une époque ( est-ce enfin terminé ? )
Le peu de distance entre la conscience et l'identification à un objet relègue l'être humain dans une distance factice, l'argent proche de l'allégorie, et lien apparent d'une communication universelle. Pouvons-nous dès maintenant renverser le pôle de la conscience, ne plus encaisser, mais donner, ne plus signer des reçus, mais recevoir ? Le stade intermédiaire sera celui du troc, du geste, ni spécialement agréable, ni utile, mais humain. Ensuite on s'aperçoit que l'énergie donne à celui qui se dispose à le recevoir, que le besoin réel est toujours satisfait ; alors, on appellera le troc : " échange ". Enfin, l'économie achèvera sa vie éphémère, le " spirituel " cessera d'être divisé en études du marché, le moi ne sera plus l'insatisfait à qui on doit tout sacrifier.
Une histoire imaginée rassemble dans une ville par un apaisement soudain, des automobilistes qui circulent sans feux ni signaux, des piétons qui n'arrivent pas à se faire écraser. Sans feux rouges, ni verts, les voitures y démarrent et circulent. L'agent ( l'argent ) disparait : il était le plus factice des remparts par lequel les individus aient pensé restreindre le fluide télépathique parmi eux.
Mais pourquoi l'argent motive-t-il les transmissions de pensées les plus fortes ? Les individus répondent directement à l'influx énergétique apporté par l'ère d'Amphora et font avec ce qu'ils ont, ce qu'ils sont ; avec l'éducation qu'on leur a donné, le grand brassage des idées par le biais de l'argent. A chacun de retrouver la somme qu'il pense dépenser pour prix d'être dans le monde, et à évaluer les critères d'appréciation qu'il a pour ce qu'il lui est donné, et ce qu'il lui est imposé.
Le mouvement seul peut être la traduction correcte d'un influx d'énergie. Le sang rouge et le sang bleu trouvent l'un sa naissance et l'autre sa mort dans un organe commun : le coeur. Des caillots monétaires sont-ils les seules digues créant la notion de l'isolement ?
Il se peut, et on dirait : il doit passer pour accomplissement ultime à l'être né dans un pays riche, d'être pauvre.
La pratique de l'ubiquité, le rythme cardiaque du sang, naîtra du délaissement de toutes les serrures. Celui qui a goûté aux radiations d'une denrée consommable en doit tout avoir épuisé les appétits et les distances pour apprécier de s'en passer. La liberté du mouvement est dans l'autonomie, qui autonomise à son tour des rythmes étrangers, tandis que l'appauvrissement naquit un jour où l'homme fonda son pouvoir sur celui d'apprécier le pouvoir d'un autre. La faiblesse des artères, leur sclérose, vient de leur engorgement par un sang monétisé ( valorisé ) . La rareté des mutations donne à chaque passion une valeur extrême et si la valeur que je leur attache s'avérait transitoire, qu'en penseraient ma famille, mon auto, mes amis, mon patron ? Un rare manque de confiance porte l'humain à se singulariser, à l'époque du gadget, pour attirer l'attention ; dans la plupart des cas, ce n'est pas la faim qui le pousse à manger, mais une activité dévorante qui ne trouve pas où se placer. Or d'où vient que les plus difficiles écheveaux à dénouer entre " amis ", avec bribes de gène, de dispute, d'attente, sont des actes insignifiants et prétextes, transformés en épineuses questions d'argent ou de sexe ?...  
                 Texte extrait (page 87) de mon essai La nouvel Ere ou la Porte du Temps
Richard Sadok et Paul Eric Pierre Lafay