MANIER LA PENSÉE








L’énergie/pensée est une des composantes de la personne. En elle la différenciation du moi, assure l’identité de l’individu. L’énergie/pensée est un dynamisme, produit par le fonctionnement de la réalité en petits clichés statiques qui se groupent autour de leur observateur appelé « je ». Tant que le « je » en question n’existe que par les clichés qu’il représente, il n’existe pas en tant que «moi » autonome, indépendant, il n’est qu’une illusion, une réflexion optique.

Il y a des formes, mais pas une vie, les traversant et leur donnant leur être propre. La mesure de la liberté demeure à ce degré de rattachement à un principe indépendant. C’est la recherche de la liberté, à savoir l’exigence d’un lieu pour notre épanouissement, qui donne sa vie à la forme, et permet d’animer le moi.

La recherche de la pensée vivante est comprise dans les facultés potentielles que nous pourrions acquérir, et est même la base de l’élargissement de la conscience. Cette lutte pour l’existence, notre instinct de conservation, est notre préservation d’un moi séparé encore naissant, jusqu’à la reconnaissance réciproque avec le moi cosmique.

Le droit et la morale ne font que codifier pour tous ce qui est la préservation individuelle de la conscience. Dans notre moi nous sommes, et dans notre évolution où tout ce que nous entreprenons se rapporte à ce moi et vise à l’enrichir, chaque accomplissement de notre personnalité dans un domaine nouveau, est une recherche pour l’élargissement de la conscience, ou même simplement pour son acquisition.

Dans l’énergie/pensée est la vie de la conscience, et dans le passé de la personne est sa forme. Dans chaque être : minéral, animal, végétal, ou autre, il y a une forme traversée et entretenue par un rythme cellulaire uniforme, une pulsion d’une pensée organisatrice, essentielle et structurale, qui assure l’existence de la forme ; chacun de ces rythmes unicellulaires qu’est un être vivant, forme avec l’aide de tous les autres, l’accord total de la mélodie, c’est à dire l’organisme universel.

L’être humain pense. À lui seul, la faculté du monde à être vu en lui-même est active ; lorsque la reconnaissance est complète, alors la pensée cesse.

À nous, être humain, la pensée est notre véhicule, et nous sommes véhiculés par elle. Tant que nous sommes asservis à une pensée mécanique, simple réaction vers l’abstrait à chaque donnée des sens, alors nous sommes victimes d’une pensée morte, simple coque vide, ne représentant rien d’autre qu’elle même et appelée pourtant le « moi ».

Quand la pensée se construit, s’arrange en elle-même, et se différencie des perceptions apportées par les sens, quand de plus elle tire des sujets qu’elle aborde dans leur concept une substance qui est leur vie, alors cette pensée là est vivante, et elle fait appeler « être humain » vraiment un être humain. La pensée traduit la souffrance de celui qui ne connait pas, mais en même temps, elle lui apporte la satisfaction de sa connaissance; la pensée est dynamique, elle est un dynamisme.

C’est à l’intellect pensé comme « moi », qu’il faut rapporter les expériences, et assurer ainsi la vie, qui ne vit d’ailleurs que d’échanges du moi, par le jeu incessant du monde qui nous entoure et de la pensée.

La lutte entre  la théorie et la pratique, pour la conception et la réalisation, c’est à dire: ajuster le ici et maintenant, c’est peut être la philosophie de la liberté. C’est être libre que danser avec sa pensée, et par là, lui assurer poids et forme. L’énergie/pensée devient alors source elle même de perceptions, d’inspirations et de créations…                                   
    Texte extrait (page 53 et 54) de mon essai La nouvel Ere ou la Porte du Temps
Richard Sadok et Paul Eric Pierre Lafay